Défense de la forêt contre les incendies

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Le Parc, acteur central de la DFCI, défense de la forêt contre les incendies

La défense du massif forestier des Alpilles contre les incendies est un des rôles majeurs du Parc naturel régional des Alpilles et un de ceux qui mobilise le plus de moyens humains et financiers. Depuis sa création, le Parc, véritable pivot de l’action DFCI, agit à tous les niveaux de cet enjeu. Par la sensibilisation et l’information au public, l’accompagnement et le conseil aux différents acteurs (communes, propriétaires, exploitants, etc.) mais également en programmant et en coordonnant l’ensemble des travaux nécessaires à la lutte contre les feux de forêt dans le cadre du Plan d’orientation stratégique et de planification. L’animation pluridisciplinaire du Parc naturel régional des Alpilles permet d’intégrer tous les enjeux du territoire (fréquentation, paysage, biodiversité, sylviculture, économique, etc.) et d’avoir une vision globale de la gestion de la forêt. Ce travail préventif mené par le Parc, en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés du territoire, a pour objectif de réduire au maximum le risque incendie et de limiter les dégâts en cas de sinistre.

 

 

Le PIDAF est l’outil de planification majeur de la Défense de la forêt contre les incendies. Créé en 1995 et actualisé en 2009 pour l’ensemble du Parc, le PIDAF propose un programme annuel d’actions, élaboré en cohérence avec les objectifs de la Charte du Parc, pour améliorer la prévention des incendies de forêt. Il peut s’agir d’opérations de débroussaillement, de création ou d’entretien de pistes DFCI, ou de citernes d’eau. Le Parc naturel régional des Alpilles coordonne l’ensemble des partenaires réunis en commission PIDAF et organise l’ensemble des travaux pour le compte du territoire.
Pour chacune des opérations réalisées, le Parc prend en charge la totalité du dossier : définition du programme annuel, démarches d’autorisation, évaluation des coûts, recherche et obtention des financements, procédures de marchés publics, suivi des travaux, etc. Une campagne de communication est menée par un affichage pédagogique dans les mairies des communes concernées, la diffusion via site web et mailing ainsi qu’un affichage informatif sur les sites des travaux. En outre, chaque chantier est suivi par un comité technique rassemblant le maître d’œuvre, le maître d’ouvrage, la commune, les entreprises, les sapeurs-pompiers, le président de la société de chasse et les associations partenaires. Ces comités se sont rassemblés en amont lors de la construction des projets puis de façon hebdomadaire pendant toute la durée des travaux.

Actualisation du PIDAF

Le PIDAF est arrivé à terme fin 2019. Dans cette perspective, le Parc, à travers ses communes, a engagé depuis près de deux ans une réflexion plus globale de la gestion DFCI à l’échelle du territoire en prenant en compte l’intégration des enjeux pastoraux, agricoles, économiques (filière bois), paysages et fréquentation. Ces enjeux participent à la valorisation des espaces naturels et forestiers ainsi qu’à leur préservation face au risque incendie. Cette approche nouvelle et complexe nécessite une requalification de la dénomination du PIDAF en Plan de massif pour la protection des forêts contre les incendies (PMPFCI).

Pour ce travail le Parc est assisté d’un bureau d’étude : la Société du Canal de Provence. Il s’est constitué en groupement pour démultiplier les compétences spécifiques, avec la Chambre d’Agriculture (CA), le Centre d’Études et de Réalisations Pastorales Alpes-Méditerranée (CERPAM) et le bureau d’étude BOLEA pour la partie forestière.

L’étude a été organisée autour de quatre phases :

  • 1ère phase : état des lieux, analyses et synthèses du PIDAF actuel ;
  • 2ème phase : orientations, stratégies et carte d’objectifs ;
  • 3ème phase : élaboration d’un programme de travaux, d’investissement et d’entretien, à but DFCI en tenant compte des autres actions possibles en matière forestiers, agricoles ou pastoraux ;
  • 4ème phase : au regard des propositions d’actions de la phase 3, proposer des préconisations d’animations, de gestions et de techniques, pour la préservation des paysages et de la biodiversité.

 

Le Plan de massif DFCI des Alpilles s’inscrit dans le cadre de l’objectif III du Plan départemental de protection des forêts contre l’incendie des Bouches-du-Rhône. Ce document prévoit de « définir les stratégies d’emploi des
ouvrages DFCI et de les hiérarchiser », « maintenir en état opérationnel ces ouvrages » (pistes forestières, hydrants, signalétique…), « consolider leur statut foncier » ou encore « mener une réflexion approfondie sur les coupures
stratégiques ». C’est ce à quoi le Plan de massif doit répondre, en s’attachant à toujours concilier la DFCI avec les autres aspects multifonctionnels (sylviculture, pastoralisme, agriculture, usages …) dans le respect du paysage et de la biodiversité.

Cette actualisation est aussi l’occasion de mieux prendre en compte les évolutions environnementales ou réglementaires, et en particulier la refonte du Code forestier. Il sera également mis en concordance avec les
dispositifs de financements publics actuels. Enfin, l’importance grandissante que prend le changement climatique ces dernières années nous oblige à apporter des solutions concrètes et pragmatiques dans les futures actions portées par le Plan de massif.

 

Risque Incendie et stratégie de massif

l’objectif de ce Plan de massif est d’intégrer dans la stratégie DFCI de nombreuses autres thématiques telles que la sylviculture, le pastoralisme, l’agriculture, les activités de pleine nature en lien avec la préservation du paysage et de la biodiversité. Ces thématiques sont croisées entre elles afin de proposer une stratégie transversale où chacun peut contribuer à la défense des forêts contre les incendies.
Cependant, il est indispensable d’identifier ce qui relève de l’animation DFCI, portée dans les Alpilles par le Parc naturel régional, et de l’animation opérationnelle de cette stratégie se traduisant, via ce PMPFCI, par des travaux de génie civil (citernes, pistes, bornes…) et génie forestier (BDS, éclaircie DFCI…). Le PMPFCI reste un document de planification relatif à l’aménagement et à l’équipement d’un massif forestier en vue de prévenir les risques d’incendie et de lutter contre eux. Néanmoins, compte tenu des enjeux identifiés dans le diagnostic, ce document propose, dans sa stratégie, des orientations de gestion et d’animation à but DFCI.

 

 

 

 

Le territoire des Alpilles a une forte histoire sur les incendies de forêt. Souvent traversées par de grands feux de forêt qui ont bouleversé les paysages et les Hommes (1989, 1999, 2003, 2007, 2012), les communes des Alpilles ont décidé de se regrouper afin de développer une stratégie DFCI à l’échelle du massif. Elles ont ainsi confié cette mission au Parc naturel régional des Alpilles en lui déléguant la compétence DFCI. Depuis sa création en 2007, le Parc anime la politique DFCI et pilote les documents de planification et de stratégie DFCI.

Une stratégie partagée 

Eviter autant que possible les feux de forêt passe par une vigilance de tous les instants, une communication et information forte et également par la réalisation de travaux DFCI. Ces derniers ont pour objectifs de faciliter et sécuriser l’accès au massif aux services de secours, de limiter la propagation des incendies en réduisant, sur des secteurs bien précis, la densité de la végétation et de créer des zones moins sensibles à un incendie proche des lieux habités. Le but est d’agir avant pour éviter d’avoir à intervenir trop tard.

Bien qu’étant en charge de l’animation de cette démarche pour l’ensemble du massif forestier des Alpilles, le Parc ne décide de rien seul. Sa manière de faire consiste à réunir tous les acteurs et partenaires concernés afin de définir une stratégie DFCI partagée par tous. D’autre part, le Parc réunit autour d’une commission l’ensemble des élus, partenaires locaux et acteurs de la DFCI afin de mettre en œuvre un  programme de travaux DFCI efficace en tenant compte des autres enjeux du territoire tels que la fréquentation du massif, la préservation des paysages, le développement de la sylviculture, le maintien de la biodiversité.

Le Parc des Alpilles gère également les demandes de subventions et le suivi de chantiers. Ce sont ainsi en moyenne 250.000,00 €HT annuels de crédits européens, nationaux, régionaux, départementaux qui sont mobilisés par le Parc sur ce territoire pour le préserver des incendies de forêt. Avec un financement de 80%, ces travaux d’intérêt général ont fait la preuve de leur efficacité en réduisant notablement la fréquence et l’impact des incendies dans les Alpilles. Parce qu’un incendie ne s’arrête pas à une limite communale, il s’agit d’un dispositif vertueux basé sur la solidarité territoriale. A ce titre, chaque commune participe à son financement pour les 20% restant.

Des travaux au cœur d’un espace naturel 

Les travaux de défense des forêts contre les incendies peuvent être de différentes natures :

  • Une éclaircie à but DFCI dans un peuplement forestier généralement réalisé proche de zone urbaine pour préserver le massif et protéger les habitations. Il se réalise de la manière suivante :
    • mettre à distance les arbres pour diminuer le risque d’un passage d’un incendie de forêt par le houppier,
    • enlever les premières branches pour éviter le passage du feu du bas vers le haut de l’arbre
    • débroussailler une partie du sous étage afin de limiter le passage du feu au sol.

 

  • Le traitement de la végétation le long des pistes DFCI. Un incendie de forêt génère une très grande chaleur qui peut brûler les véhicules et les hommes avant même l’arrivée des flammes. Le but de ce traitement est principalement la protection des pompiers lors de la lutte. Il se réalise de la manière suivante :
    • sur 25 m de part et d’autre de la piste
    • mise à distance importante des arbres pour supprimer le risque d’un passage d’un incendie de forêt par le houppier
    • enlever les premières branches pour éviter le passage du feu du bas vers le haut de l’arbre
    • débroussailler 80% du sous étage afin de supprimer le risque d’un passage du feu au sol et diminuer l’intensité de la chaleur provoqué par l’incendie.

 

  • Mises aux normes d’ouvrages DFCI tels que :
    • Citernes d’eau, pour que les pompiers au moment de leur intervention puissent avoir des réservoirs d’eau disponible dans le massif
    • Pistes DFCI, pour que les pompiers aient un accès utilisable et sécurisé aux normes de leurs véhicules d’intervention porteurs d’eau
    • Bornes de signalisation, afin que les pompiers puissent mieux se repérer dans le massif et améliorer le temps d’intervention sur un feu naissant.
    • Barrières DFCI, afin de limiter l’accès et la fréquentation de véhicules motorisés qui d’une part sont interdits dans un espace naturel et d’autre part engendre un risque feux de forêt

Mise aux normes d’ouvrages DFCI, réseaux de pistes :

Les travaux de mises aux normes consistent en une remise en état des portions de la bande de roulement des pistes DFCI empruntées par les pompiers lors de leurs interventions. Pendant les travaux plusieurs engins de génie civil sont présents. Ce sont des machines que nous n’avons plus l’habitude de voir en milieu urbain, mais seuls aptes à réaliser les travaux de manière durable.

Les engins présents, pendant tout ou une partie du chantier,

  • Un Brise Roche Hydraulique (BRH) notamment pour casser les têtes de rochers présents sur la piste,
  • Un bulldozer ou pelle mécanique à pneu pour mettre en forme la piste, créer des revers d’eau et soulever les blocs rocheux,
  • Une niveleuse constituée d’une lame de grande largeur qui permet de régler en hauteur des couches de matériaux,
  • Un compacteur rouleau de 12 tonnes servant à tasser le sol de la voie carrossable.

 

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