Mardi 8 octobre, malgré un temps orageux, près d’une centaine de personnes se sont rendues à Fontvieille pour participer à la 5ème édition des Rencontres du Tourisme Durable dans les Alpilles. Cet événement, organisé tous les deux ans par le Parc naturel régional des Alpilles, vise à rassembler les acteurs locaux et à apporter un éclairage original sur l’évolution des pratiques touristiques face aux défis spécifiques de la région.
Accueillis par Marie-France Arnaud, adjointe au tourisme de Fontvieille, représentants d’offices de tourisme, prestataires, hébergeurs, guides, restaurateurs, ont répondu présent aux côtés des élus locaux, départementaux et régionaux pour échanger autour des transitions auxquelles le secteur touristique, pilier du développement économique local, est confronté.
En introduction, Danielle Milon, Présidente de Provence Tourisme, a réaffirmé son engagement en faveur d’un tourisme durable, en mettant en avant la collaboration avec les Parcs naturels régionaux. L’agence de développement touristique des Bouches-du-Rhône accompagne également divers partenaires publics et privés dans des initiatives telles qu’Accueil vélo, Tourisme handicap, Clef verte et la certification environnementale des événements.
Ensuite, Jean Mangion, président du Parc, et Éric Blot, son directeur, ont rappelé le rôle majeur que joue le Parc naturel régional des Alpilles depuis 2007 dans le domaine du tourisme. Grâce à sa capacité à fédérer, innover et valoriser les initiatives individuelles et collectives, le Parc œuvre en faveur des mobilités douces, d’une fréquentation respectueuse des espaces naturels, ainsi que de la valorisation des patrimoines naturels, culturels et paysagers. Il s’attache également à développer des offres de tourisme alternatives sur l’ensemble du territoire et durant les périodes hors saison. De plus, le Parc est très actif dans le déploiement de la marque Valeurs Parc pour fédérer un réseau d’acteurs engagés dans le développement durable des Alpilles. Toutes ces actions renforcent l’attractivité et la singularité des Alpilles. Ils ont également souligné que le développement d’un tourisme durable est l’un des objectifs majeurs inscrits dans la nouvelle Charte du Parc pour la période 2023-2038.
Tourisme et changement climatique : une nécessaire adaptation
La matinée a commencé par l’intervention de Philippe Rossello, responsable du bureau d’études GeographR, animateur au Grec Sud et rédacteur en chef du livret thématique Le tourisme face au changement climatique en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il a exposé les impacts du changement climatique sur notre territoire et ses répercussions directes sur l’activité touristique.
Dans notre région méditerranéenne, le climat se réchauffe plus rapidement qu’ailleurs. Eté chaud et sec, allongement des vagues de chaleur, raréfaction de la ressource en eau, montée du niveau de la mer, etc. Nos territoires doivent anticiper ces transformations pour s’adapter tout en réduisant collectivement leur empreinte carbone.
Pour l’expert, loin d’être une fatalité, cette transition représente une opportunité de rendre le tourisme régional plus résilient et durable. Cela passe par la maîtrise de son bilan carbone, une gestion raisonnée des ressources en eau, la sensibilisation des visiteurs et la rénovation énergétique des infrastructures touristiques. Philippe Rossello a également insisté sur la nécessité d’une politique volontariste à l’échelle nationale pour promouvoir un modèle touristique décarboné et mieux réguler les flux de visiteurs.
Il a enfin souligné que les Parcs naturels régionaux, comme celui des Alpilles, sont à l’avant-garde de ces réflexions, en mobilisant les parties prenantes autour de solutions concrètes.
Témoignages inspirants : la transition en marche dans les Alpilles
La matinée s’est poursuivie par les témoignages de socioprofessionnels ayant déjà mis en œuvre des actions concrètes pour adapter leurs pratiques, parmi lesquels plusieurs bénéficiaires de la marque Valeurs Parc.
Les monuments nationaux comme Glanum ou l’Abbaye de Montmajour doivent aujourd’hui considérer les questions de préservation de la biodiversité dans la gestion du patrimoine archéologique ou encore réfléchir à de nouveaux modèles d’organisation du travail pour mieux accueillir le public face aux vagues de chaleur.
Du côté des hébergements touristiques, des établissements comme l’hôtel le Mas de l’Oulivier aux Baux-de-Provence et le gîte le Panorama des Alpilles à Aureille réduisent leur consommation énergétique avec des bénéfices à la fois environnementaux et commerciaux, auprès d’une clientèle de plus en plus sensibilisée.
Le restaurant « Court-Circuit » à Saint-Rémy-de-Provence, pionnier en matière de réduction des déchets, s’approvisionne exclusivement en produits locaux, soutenant ainsi les producteurs du territoire.
Enfin, l’office de tourisme d’Avignon propose à ses visiteurs des idées de découvertes en micro-aventure dans un rayon de 50 km autour de la cité des Papes dont la dernière en date propose une découverte en gravel des Alpilles sur 2 jours.
Autant d’actions inspirantes qui ont été saluées par le public et qui renforcent la dynamique du tourisme durable dans les Alpilles.
