Démarrée en 2022, la restauration du site de Vaudoret, situé sur la commune de Mouriès dans le Parc naturel régional des Alpilles, a entamé sa deuxième phase d’intervention. Cette étape cruciale vise à créer les conditions nécessaires à la renaturation naturelle de ce site unique.
Le site de Vaudoret s’étend sur 5 hectares entre la route d’Eygalières et le moulin oléicole du Mas de Vaudoret. Cette pinède à flanc de falaise a longtemps été utilisée pour des activités motorisées jusqu’à leur interdiction il y a plus de dix ans. Le site a connu plusieurs vies : carrière de sable, décharge, puis circuit de moto-cross. Ces usages successifs ont laissé des traces profondes, avec des bosses artificielles, une falaise sableuse instable et près de 15 tonnes de pneus partiellement ou totalement enterrés sur l’ensemble du terrain. Aujourd’hui encore, Vaudoret est un lieu de randonnée, de VTT et de chasse, mais sa transformation était essentielle pour restaurer son équilibre naturel.
Une opération emblématique pour le Parc des Alpilles
Le site de Vaudoret est un espace naturel d’une grande richesse écologique. Il a longtemps abrité une colonie de guêpiers, un oiseau migrateur qui se reproduit chaque année dans les Alpilles. On y observe également des hiboux Grands-ducs d’Europe, des passereaux, des oiseaux de garrigue, des reptiles et une variété d’insectes. Proche du village et délimité de manière naturelle, le site présente un fort potentiel pour des activités éducatives et ludiques destinées aux scolaires et au grand public.
Face à ce constat, le Parc naturel régional des Alpilles, en collaboration avec la commune de Mouriès, a lancé un programme de renaturation en deux phases, mobilisant divers financements : le programme de la Région Sud « Ensemble, pour une nature zéro déchet plastique », la Fondation du Crédit Agricole – Pays de France avec son projet « Ensemble, préservons le patrimoine naturel de nos territoires », ainsi que le Fonds vert au niveau national.
De nombreux acteurs et partenaires ont participé à ce projet. La première étape a impliqué les élus et les habitants lors d’une concertation citoyenne avec l’association Chemin Faisan. La société de chasse, le comité communal feu de forêt, l’association Arts de vivre et d’autres associations d’usagers ont également collaboré. Sur le plan technique, des organismes comme l’ONF, Actus, le Lycée agricole Campus’Alpilles, la LPO PACA et Aix-Marseille Université – CEREGE ont apporté leur expertise.
Une première phase réussie
La première phase, menée en 2022 et 2023, a permis d’élaborer un plan d’actions et de nettoyer le site. Cette étape a également été l’occasion de sensibiliser le public à l’environnement et au territoire. Parmi les réalisations : un observatoire photographique pour suivre l’évolution du paysage, une étude de préfiguration pour la création d’un sentier d’interprétation, une mallette pédagogique pour découvrir la nature du site, ainsi qu’une Aire Terrestre éducative en partenariat avec l’école du village. Ce dernier projet confie aux enfants la responsabilité de la gestion et de la préservation de Vaudoret.
Phase 2 : un coup de pouce à la nature
Pour favoriser la renaturation, sécuriser certains secteurs et mettre un terme à la pratique des sports motorisés, interdite en espace naturel, le Parc a collaboré cet automne avec des partenaires tels que l’ONF, Alpilles Terrassements, le Lycée agricole et les Jardins du Louron. Des travaux de génie écologique ont permis de reprofiler des zones stratégiques, tandis que des plantations d’arbres et d’arbustes de garrigue ont été réalisées pour encourager la régénération naturelle et attirer certaines espèces animales.
Des travaux de terrassement et des enrochements ont été effectués afin de déstructurer les anciens circuits de course et de les utiliser comme support de recolonisation de la nature. La carrière Omya d’Orgon a fourni gratuitement des matériaux pour créer des abris pour les reptiles et la petite faune, jouant aussi le rôle de barrières naturelles.
Avec un budget de 40 000 € HT, les travaux se poursuivront dans les mois à venir, notamment par la création d’une mare temporaire pour enrichir davantage la biodiversité du site.